Avez-vous déjà rencontré un candidat parfait sur papier, mais qui, une fois en poste, ne répondait pas aux attentes ? Cette situation fréquemment rencontrée en recrutement soulève une question cruciale : sommes-nous en train de sous-estimer l'importance des soft skills dans nos processus de recrutement ?
Alors que le digital transforme le paysage professionnel, les compétences techniques ne suffisent plus. Les soft skills, ces attributs personnels qui définissent notre façon d'interagir avec les autres, deviennent un atout incontestable pour les entreprises cherchant à se démarquer.
Nous explorons dans cet article pourquoi et comment les soft skills devraient être au cœur de vos stratégies de recrutement.
1. Les soft skills en recrutement: clé de la performance et de l'adaptabilité
Les compétences techniques comptent seulement à 10% dans le taux de réussite d’un recrutement, le reste de 90% sont des soft skills telles que la communication, l'esprit d'équipe et la résilience.
En valorisant ces soft skills, les recruteurs peuvent non seulement trouver des candidats techniquement compétents, mais aussi des individus capables de s'épanouir et de contribuer positivement à la culture et aux objectifs de l'entreprise. Ces compétences, souvent révélées par des expériences extra-professionnelles, des activités bénévoles ou des projets personnels, sont la clé pour faire la différence.
2. Un potentiel d’apprentissage à exploiter tout au long de la vie
Contrairement aux compétences techniques, qui démontrent ce qu'un candidat peut faire aujourd'hui, les “compétences douces” offrent un aperçu de ce qu'il pourrait accomplir demain. En évaluant les soft skills, les recruteurs peuvent identifier des candidats non seulement compétents pour le poste actuel, mais aussi ceux qui possèdent le potentiel de croître et de s'épanouir au sein de l'entreprise à long terme.
Cette capacité d'apprentissage continu est cruciale dans un contexte professionnel en constante mutation. Par exemple, un candidat démontrant une forte capacité d'adaptation et une curiosité intellectuelle pourra plus facilement passer d'un rôle de développeur back-end à un poste de chef de projet IT, même si ses compétences techniques initiales ne correspondent pas parfaitement au nouveau poste. De même, un commercial doté d'une excellente intelligence émotionnelle et d'un esprit d'analyse aiguisé sera mieux équipé pour évoluer vers un rôle de responsable des ventes régional, où la gestion d'équipe et la stratégie sont primordiales.
3.Le pouvoir de l’intelligence sociale
Une équipe dotée d'une gamme variée de soft skills est plus à même de proposer des perspectives innovantes et créatives. La diversité des compétences interpersonnelles et émotionnelles favorise un environnement de travail dynamique et adaptable, propice à l'innovation et à la résolution créative de problèmes.
Par exemple, Google a mis en place le projet Aristote pour comprendre ce qui rend les équipes efficaces. L'étude a révélé que la sécurité psychologique, une soft skill liée à l'intelligence sociale, était le facteur clé. Les équipes où les membres se sentent en confiance pour prendre des risques et partager des idées sans crainte de jugement ou de répercussions négatives sont plus innovantes et productives.
4. Aller au-delà du CV
Les méthodes traditionnelles de recrutement sur la base de CV et d'entretiens classiques peuvent souvent passer à côté des soft skills essentielles. Intégrer des évaluations psychométriques et des mises en situation (jeux de rôle) dans le processus de recrutement peut fournir des insights précieux sur la façon dont un candidat interagit, résout des problèmes et gère le stress dans un contexte professionnel réel.
Par exemple, lors du recrutement pour un poste de gestionnaire de projet, une évaluation psychométrique peut révéler la capacité d'un candidat à gérer les conflits et à motiver une équipe, des compétences essentielles qui ne ressortent pas dans un CV ou un entretien traditionnel. De même, une mise en situation où le candidat doit résoudre un problème complexe en temps limité peut démontrer sa capacité à penser de manière critique et à rester calme sous pression, des qualités inestimables dans un environnement de travail exigeant.
5. Favoriser la mobilité interne
Les collaborateurs dotés de solides soft skills s'intègrent généralement plus aisément dans la culture d'entreprise, ce qui contribue significativement à leur fidélisation. Ces compétences transversales facilitent non seulement l'adaptation à différents postes au sein de l'organisation, mais aussi la création d'un climat de travail positif et productif.
Par exemple, un employé faisant preuve d'une excellente communication et d'empathie pourra plus facilement passer d'un poste de support client à un rôle de formateur interne. Sa capacité à transmettre des informations complexes de manière claire et à comprendre les besoins de ses collègues le rendra précieux dans ce nouveau rôle, tout en renforçant son engagement envers l'entreprise.
De même, un manager possédant de fortes compétences en résolution de conflits et en leadership pourra plus aisément être muté dans une filiale à l'étranger. Sa capacité à naviguer dans des contextes culturels différents et à fédérer des équipes diverses sera un atout majeur pour l'entreprise, tout en offrant à l'employé des opportunités de croissance professionnelle stimulantes.
Alors, il est temps de repenser nos critères de recrutement en plaçant les soft-skills au cœur de notre processus de sélection.
En valorisant les soft skills, les entreprises investissent donc dans un capital humain flexible, adaptable et engagé, capable de soutenir la croissance et l'évolution de l'organisation sur le long terme.