Alors que l’intelligence artificielle continue de repousser les limites du possible, une question reste en suspens : où se situe l’humain dans tout cela ? Avec des algorithmes capables de calculer, analyser et produire à une vitesse défiant l’entendement, il est tentant de croire que les compétences humaines sont reléguées au second plan.
Et pourtant, c’est tout l’inverse.
En 2025, les soft skills ne seront pas simplement importantes, elles seront vitales. Pourquoi ? Parce que dans ce monde saturé de technologies et de solutions automatiques, c’est ce que nous avons de profondément humain – créativité, pensée critique, empathie – qui fera toute la différence.
Dirigeants, managers, DRHs, il est temps de vous poser une question cruciale : vos équipes ont-elles ce qu’il faut pour exceller dans un univers où les machines font tout, sauf penser comme des humains ?
Dans cet article, nous explorons 4 soft skills qui deviendront les clés du succès en 2025 : créativité, agilité d’apprentissage, pensée critique et leadership. Découvrons pourquoi elles comptent autant – et surtout, comment les développer.
1. Créativité : Parce que les robots ne savent pas encore rêver
L’IA peut tout faire, non ? Écrire, coder, gérer des calendriers…mais arrêtons-nous un instant sur ce que les machines ne savent pas faire : inventer sans règles prédéfinies, rêver sans cadre, ou encore relier des idées folles pour créer des solutions inattendues. En 2025, la créativité sera l’un des plus grands atouts humains pour innover dans un environnement saturé d’informations et d’automatismes.
En quoi les humains surpassent-ils les machines ?
Là où l’intelligence artificielle fonctionne à partir de données passées, l’humain excelle dans l’incertitude. Nous avons cette capacité unique à combiner des idées disparates pour créer quelque chose de nouveau. En 2025, face à des défis que personne n’a encore rencontrés, cette aptitude sera cruciale.
- Les machines reproduisent, les humains réinventent. Une IA peut concevoir un produit basé sur des tendances, mais elle ne pourra pas deviner ce que ses utilisateurs voudront dans cinq ans.
- Les machines suivent des schémas, les humains les brisent. L’innovation radicale – celle qui bouleverse un marché entier – naît de l’audace humaine.
Ambroise Bourguinat, invité de notre podcast sur la créativité, l’expliquait très bien : "Créer, ce n’est pas inventer de rien, c’est savoir relier des éléments qui semblent sans lien pour résoudre des problèmes." Autrement dit, la créativité en entreprise, ce n’est pas peindre une toile à l’heure du déjeuner, mais développer des solutions uniques et pertinentes face à des situations inédites.
Comment cultiver la créativité dans vos équipes ?
Si la créativité est un muscle, il faut l’entraîner. Mais encore faut-il lui donner un terrain de jeu. Voici quelques idées pour la développer au sein de votre entreprise :
- Favorisez des environnements propices à la réflexion : Trop de réunions tue l’imagination. Laissez de l’espace pour rêver et réfléchir hors des sentiers battus.
- Misez sur la diversité : Mettez des profils variés autour de la table. Une idée inattendue naît souvent de la confrontation de perspectives opposées.
- Acceptez l’échec comme une étape : Les plus grandes innovations sont souvent passées par une phase de tests ratés. Instaurez une culture où se tromper est vu comme une opportunité d’apprendre.
- Donnez de la liberté : Créer implique de pouvoir expérimenter sans se sentir jugé. Définissez des cadres souples, mais laissez les équipes jouer avec les limites.
Pourquoi la créativité sera incontournable en 2025 ?
Dans un monde où la technologie peut automatiser presque tout, l’humain se distingue par sa capacité à imaginer l’inimaginable. Les entreprises qui sauront exploiter cette ressource inestimable auront une longueur d’avance, non pas parce qu’elles maîtrisent mieux les outils numériques, mais parce qu’elles les mettent au service d’idées réellement nouvelles.
En 2025, la créativité ne sera pas un "plus". Ce sera la différence entre les entreprises qui survivent et celles qui dominent. Et n’oubliez pas : si une machine vous dit qu’elle est créative, c’est qu’un humain très ingénieux l’a programmée pour le croire.
2. Agilité d’apprentissage : Parce que "Je ne sais pas" est une réponse valable
"Non mais attends, c’est pas mon job ça !" Si cette phrase vous hérisse le poil, rassurez-vous, vous n’êtes pas seul. En 2025, l’agilité d’apprentissage est une compétence qui différencie les collaborateurs prêts à évoluer de ceux qui restent coincés dans leurs zones de confort.
Pourquoi c’est crucial ?
Prenez l’exemple de la montée en puissance de l’intelligence artificielle. Si vous n’êtes pas capable de comprendre ses applications ou d’explorer comment elle peut transformer votre métier, vous risquez de vous retrouver rapidement dépassé. Ce n’est pas grave de ne pas tout savoir, mais il devient essentiel de vouloir apprendre et de savoir apprendre vite.
Et justement, l’agilité d’apprentissage, c’est la capacité à apprendre, désapprendre et réapprendre rapidement. Une compétence cruciale à une époque où les connaissances d’aujourd’hui peuvent devenir obsolètes demain. Mais maîtriser l’agilité d’apprentissage ne signifie pas seulement suivre des formations en ligne ou lire des articles. Cela implique également de cultiver une curiosité insatiable, de chercher activement de nouvelles perspectives et d’embrasser le changement comme une opportunité, pas une menace.
Dans l’épisode sur la génération Z, Elodie Gentina explique que ces jeunes talents n’ont plus envie d’attendre 10 ans pour apprendre un nouveau métier. Ils adoptent une mentalité "test and learn", se forment en ligne, expérimentent, et pivotent rapidement. Un modèle que les entreprises gagneraient à imiter.
Comment la cultiver ?
Voici quelques pratiques inspirées par l’épisode avec Dovi Burlandy sur cette compétence clé :
- Stimulez la curiosité au quotidien : Encouragez vos équipes à poser des questions, même (et surtout) les plus simples. Organisez des moments dédiés à l’exploration de nouvelles idées, comme des lunchs « découverte » où chacun partage une innovation ou une tendance qu’il a repérée.
- Misez sur des projets transverses : Proposez à vos collaborateurs de travailler en binôme ou en équipes avec des profils différents des leurs. Rien de tel qu’un changement de perspective pour activer leur capacité d’adaptation et d’apprentissage.
- Faites du feedback un outil, pas une arme : L’agilité d’apprentissage repose sur la capacité à apprendre de ses erreurs. Créez une culture où le feedback est constructif et régulier. Plutôt que de souligner les échecs, posez la question : « Qu’as-tu appris de cette situation ? »
Développer l’agilité d’apprentissage, c’est cultiver un état d’esprit prêt à embrasser le changement plutôt qu’à le craindre. Et dans un contexte où l’évolution rapide des métiers est la norme, c’est un atout que chaque entreprise gagnera à renforcer.
3. Pensée critique : Le vaccin contre les fake news et les idées reçues
Vous êtes bombardé d’informations. Certaines sont vraies, d’autres non, et entre les deux, il y a des conclusions tirées un peu rapidement. En 2025, maîtriser l’art de la pensée critique, c’est savoir distinguer les faits des opinions, les signaux faibles des bruits de fond.
Pourquoi c’est crucial ?
La pensée critique est une arme redoutable dans un monde où tout le monde a un avis. C’est ce qui vous permet de ne pas vous précipiter sur une idée séduisante mais creuse, ou de prendre une décision basée sur de vraies données.
Dans l’épisode avec Chantal Engel, détective privée, la pensée critique est le fil conducteur de son métier. Son message ? "L’intuition, c’est bien, mais la vérité se base sur les faits." Que ce soit pour dénouer une enquête ou élaborer une stratégie, le doute raisonnable est votre meilleur allié.
Comment la développer ?
La pensée critique, c’est l’art de ne pas prendre tout ce qu’on vous dit pour argent comptant. Voici comment transformer vos collaborateurs en véritables détecteurs de logique et de bon sens :
- Posez les bonnes questions : Faites de chaque réunion une occasion de poser des questions ouvertes qui invitent à la réflexion. « Pourquoi avons-nous toujours fait comme ça ? » ou encore « Quelles sont les alternatives que nous n’avons pas encore envisagées ? » sont d’excellents points de départ.
- Organisez des ateliers de décryptage : Prenez un problème ou une décision récente dans l’entreprise et analysez-le collectivement. Décomposez les faits, les hypothèses et les biais éventuels. Encouragez les participants à exprimer des points de vue divergents pour explorer toutes les facettes.
- Sensibilisez aux biais cognitifs : Organisez des sessions pour identifier les biais communs, comme le biais de confirmation ou l’effet de halo, et expliquez comment ils influencent la prise de décision. Rien de tel qu’un peu de psychologie pour affûter son esprit critique.
Et n’oubliez pas: “une équipe qui réfléchit mieux, c’est une équipe qui agit mieux”.
4. Leadership : Inspirer sans imposer
Exit les leaders autoritaires. En 2025, on ne suit plus une personne pour son titre, mais pour sa capacité à inspirer, fédérer et valoriser les talents.
Pourquoi c’est crucial ?
Avec la grande démission et le turnover galopant, garder ses talents est un défi majeur. Le leadership authentique – basé sur l’écoute, l’empathie et la co-construction – est un antidote au désengagement.
Caroline Deblander, dans l’épisode sur le leadership, met l’accent sur l’importance de l’authenticité et de l’écoute active. "Un bon leader sait poser les bonnes questions et accepter de ne pas avoir toutes les réponses", explique-t-elle. Une compétence qui gagne encore plus en importance à l’ère des équipes hybrides.
Comment l’incarner ?
Le leadership n’est pas un titre, c’est un état d’esprit. Pour le développer chez vos managers (et pourquoi pas chez vous), voici trois pistes concrètes :
- Maîtrisez l’art du feedback constructif : Un bon leader sait dire les choses, même quand elles sont difficiles, sans briser la motivation. Formez vos équipes à donner des retours clairs, précis, mais surtout orientés sur des solutions. Par exemple : au lieu de « Ce projet est un échec », préférez « Voici ce que nous pouvons améliorer pour la prochaine fois ». Rien de tel pour cultiver la confiance et maintenir le cap.
- Valorisez la vulnérabilité : Partager ses échecs n’est pas un aveu de faiblesse, c’est une démonstration d’humanité. Incitez vos managers à raconter des moments où ils ont trébuché et ce qu’ils en ont appris. Cela crée un lien authentique avec leurs équipes et montre qu’ils sont aussi là pour apprendre.
- Créez des moments d’échange informels : Le leadership ne se construit pas uniquement dans les salles de réunion. Favorisez des cafés ou déjeuners informels pour briser les barrières hiérarchiques et apprendre à connaître les équipes. Ces moments permettent de renforcer la confiance mutuelle et de détecter des talents cachés.
Le leadership, c’est avant tout une question de connexion humaine. Les meilleurs leaders sont ceux qui inspirent, pas ceux qui commandent.
Prêts à miser sur l'humain ?
En 2025, les soft skills ne seront plus simplement des atouts : elles deviendront des game changers. Face à une technologie toujours plus performante, ce sont ces compétences humaines qui différencieront les organisations qui innovent de celles qui stagnent.
Une chose est sûre : investir dans ces compétences humaines est le meilleur pari que vous pouvez faire pour préparer vos équipes à un futur incertain, mais prometteur.
Et vous, dans votre organisation, quelles compétences vous semblent essentielles pour être prêts en 2025 ?