Si je vous dis le mot “stress”, à quoi pensez-vous ?... Probablement à épuisement, pression au travail, peur, surcharge, fatigue, conflit, tension, situation difficile, … D’emblée, nous sommes portés à associer à ce mot une connotation négative. Bien entendu, le mauvais stress, celui éprouvé sur une longue période où l’on a l’impression de ne pas avoir les ressources nécessaires pour y faire face, peut fortement impacter notre santé physique et mentale.
Or, le stress peut aussi être positif. On parle alors de “eustress”. Il est bénéfique dans notre vie de tous les jours et on peut même s’en faire un allié. Cette soft skill se développe si on en prend conscience et si on fournit des efforts réguliers. Voyons de quoi il en retourne et les façons de le promouvoir dans sa vie.
Stress positif ou eustress : de quoi parle-t-on ?
Qu’on l’appelle “eustress” ou “bon stress”, il s’agit dans les deux cas d’un stress positif. Pour l’expliquer simplement, le stress est un outil qui permet à notre corps de s’adapter à une situation menaçante. Cette situation, bien souvent en dehors de notre zone de confort, est généralement vécue comme challengeante, forte en émotion, parfois inconfortable et déroutante. Les réactions physiques liées à ce type de situation sont bien connues : le rythme cardiaque s’accélère, la tension artérielle grimpe, l’adrénaline et le cortisol montent en pic. Le corps humain étant bien fait, la réaction psychologique qui s’ensuit est automatique : on cherche à se protéger face à cette menace. C’est pourquoi le stress est souvent perçu comme étant négatif.
Mais ces réactions face au stress peuvent avoir un effet inverse sur notre activité psychologique : nous motiver, booster nos performances et engendrer de la satisfaction en donnant le meilleur de soi-même.
Application du bon stress dans la vie professionnelle
Les défis professionnels du quotidien sont nombreux : performer à un entretien d’embauche, prendre une décision aux enjeux déterminants, avoir une échéance serrée, demander une augmentation, démarrer de nouvelles fonctions, piloter un projet, faire une présentation devant un comité, …
Prenons ce dernier exemple : le prochain comité de direction se réunit dans trois semaines et vous devez présenter votre projet afin qu’il soit sélectionné parmi les quatre en lice. À mesure que les jours défilent, votre joie de vivre est minée par cet événement, vous sentez une pression qui pèse sur vous, vous anticipez la panique à l’idée de parler devant ce groupe, vous avez de la difficulté à trouver le sommeil, bref, vous êtes en proie à un stress négatif, qui ne fera sans doute que s’aggraver à l’approche de la date fatidique.
Cet événement peut être transformé en stress positif. En modifiant votre état d’esprit, vous pouvez faire de cette situation à priori paralysante, une formidable occasion de vous dépasser et de montrer vos compétences. Rappelez-vous que si vous avez été choisi pour intervenir, c’est que vous avez le potentiel de réussir. Et pour ce faire, vous pouvez agir sur les facteurs en votre pouvoir : utilisez cette dose de stress comme un stimulant pour préparer un argumentaire convaincant, rédiger un document de qualité et prévoir les éventuelles questions. Que le verdict soit positif ou non, vous pourrez être fier du défi relevé !
Trois conseils pour faire du stress positif son allié
Adopter une vision positive : On l’a vu dans l’exemple ci-haut, un changement d’attitude face au stress génère une énergie constructive pour aller de l’avant. En changeant sa perception du stress, on se met dans un état d’esprit propice à réaliser de grandes choses. Par exemple, au lieu d’avoir peur de perdre la face à l’entretien d’embauche, on va plutôt leur montrer de quoi on est capable et mettre de l’avant les atouts de notre personnalité. Si l’échéance pour rendre votre rapport vous angoisse, capitalisez sur cette montée d’adrénaline pour garder votre concentration, stimuler vos capacités cognitives et puiser dans vos talents de concepteur.
Avoir le contrôle de la situation : Si, avec le stress, on peut vite se sentir dépassé par la situation, il demeure toujours des éléments sur lesquels on peut agir. Par exemple, vous n’avez bien sûr pas le contrôle sur l’issu du concours que vous allez passer, mais vous pouvez vous préparer de votre mieux pour mettre toutes les chances de votre côté. La décision cruciale que vous devez prendre vous tourmente, certes, mais vous pouvez utiliser votre pensée critique pour y réfléchir efficacement afin de faire un choix judicieux. Ainsi, vous pouvez contrôler votre attitude mais aussi les ressources dont vous disposez.
Écouter ses besoins : Le stress est d’une grande aide pour mieux se comprendre et faire face à nos besoins. Encore faut-il être attentif à ses manifestations et réactif à ses enseignements. On peut tirer parti de chaque situation stressante en se questionnant sur l’origine de ce stress et sur le message qu’il nous envoie. Que signifie cette peur ? De quoi ai-je besoin pour réduire/tolérer ce stress ? … de préparation, de conseils, de faire du sport, d’obtenir des informations, de prendre un bon bain, de réviser davantage, de visualiser une situation, etc. ? En étant attentif à son stress, en plus d’être un allié, il est également une formidable source de connaissance sur soi et ses besoins.