Aller au contenu principal
Intelligence émotionnelle

Mal-être au travail : comment le déceler et y faire face efficacement ?

eye 331 Mise à jour le 25 Jul. 2024
mal-être
tag #Comportements contre-productifs ##Gestiondestalents

La dernière étude majeure sur le stress en France est l’enquête "People at Work 2022 : l'étude Workforce View". Selon elle, 64% des salariés français déclarent ressentir du stress au travail au moins une fois par semaine, une augmentation de 9 points par rapport à la période pré-pandémique début 2020. Ce stress est notamment plus fort chez les 18-24 ans (74%), les télétravailleurs (70%) et les femmes (68%). Plus encore, 22% des actifs éprouvent du stress tous les jours. Des résultats qui doivent aujourd’hui conduire les organisations à considérer le mal-être au travail comme une priorité.

Les marchés évoluent constamment, demandant toujours plus d'adaptabilité et de flexibilité dans des délais de plus en plus courts. Les technologies avancées créent de nouvelles organisations de travail centrées sur la réactivité. Une économie de services entraîne aussi des relations plus conflictuelles. Aujourd'hui, les entreprises font face à de nombreuses sources de mal-être au travail et peuvent en être responsables.

Même si les entreprises doivent désormais respecter des obligations légales pour prévenir les risques psychosociaux, il est crucial qu'elles travaillent en profondeur sur les causes de mal-être liées à leur activité. En effet, le mal-être professionnel entraîne des coûts importants, tant en frais de santé qu'en baisse de performance et de productivité.
 

Mal-être au travail : définition et causes

Le mal-être au travail se définit comme une forme de souffrance mentale directement liée à l'environnement professionnel. Il s'agit d'un état de détresse ou de mécontentement qui s'installe sur la durée et qui peut être provoqué par divers facteurs liés aux conditions de travail, aux risques professionnels, au stress, et parfois au harcèlement.

Ce phénomène se caractérise par un ensemble d'émotions négatives et de tensions qui persistent dans le cadre professionnel. Il peut se manifester de différentes manières, allant d'un stress intense et permanent à des sentiments plus profonds de frustration, d'isolement ou de démotivation.

Les causes du mal-être au travail sont multiples et peuvent inclure :

  • Une charge de travail excessive
  • Un manque de reconnaissance
  • Des rapports sociaux difficiles avec les collègues ou la hiérarchie
  • L'ennui ou le sentiment d'inutilité au travail
  • La peur de perdre son emploi
  • Des conditions de travail inadéquates

Le mal-être au travail peut affecter la qualité de vie professionnelle, la motivation et la productivité des employés. Dans les cas les plus graves, il peut mener à l'épuisement professionnel (burn-out) ou à d'autres problèmes de santé mentale et physique.

Mal-être au travail : symptômes et répercussions

Mal insidieux dont on peut très bien ne pas avoir conscience quand il nous ronge, le mal-être peut prendre bien des formes selon les individus. Des symptômes psychologiques peuvent apparaître comme le stress, l’anxiété, l’irritabilité, la perte de motivation ou des difficultés de concentrations, mais aussi des symptômes physiques tels qu’ une fatigue intense, des troubles du sommeil, digestifs, des maux de tête, des douleurs et de l’hypertension.

Les répercussions sur le travail et la santé des individus sont multiples : 

  • Baisse de productivité et d'implication
  • Absentéisme inhabituel
  • Difficultés relationnelles avec les collègues ou la hiérarchie
  • Désinvestissement professionnel
  • Risque accru de dépression
  • Épuisement professionnel (burn-out)
  • Troubles psychosomatiques divers
  • Consommation accrue d'alcool, tabac ou médicaments.

Comment exprimer son mal-être au travail ? 

Exprimer son mal-être au travail est une étape importante pour améliorer sa situation professionnelle. Voici quelques conseils pour le faire de manière constructive :

1) Se préparer : identifiez clairement les problèmes et leurs impacts sur vous et notez des exemples concrets. Vous pouvez par ailleurs commencer à chercher des solutions potentielles. 
2) Choisissez le bon interlocuteur :votre supérieur, les ressources humaines, un représentant du personnel ou bien la médecine du travail.
3) Choisissez le bon moment et le bon endroit : lors d’un entretien privé et hors des périodes de surcharge de travail.
4) Exprimez vous de manière professionnelle : restez et le plus objectif possible, exprimez vos sentiments par le “je” en ne pointant personne du doigt.
5) Soyez précis et factuel : donnez des exemples concrets et indiquez les impacts sur votre bien-être et votre travail.
6) Proposez des solutions : soyez proactif et suggérez des améliorations réalisables
7) Ecoutez et soyez ouverts au dialogue : soyez réceptif et montrez votre volonté de collaborer. 
8) Documentez les échanges et gardez une trace écrite des décisions prises.
9) Assurez un suivi en proposant des échanges réguliers pour évaluer l’avancement.

Vous pouvez également envisager d’autres ressources si nécessaire : syndicats, médiateurs ou coachs professionnels. N'oubliez pas que demander de l'aide est un signe de force, pas de faiblesse. Votre santé et votre bien-être sont importants, et il est légitime de chercher à améliorer votre situation professionnelle.

Que faire face à ce mal-être au travail ? 

Pour les entreprises, tout commence par une véritable volonté d’accepter de remettre en cause le fonctionnement de leur organisation.

Il est donc impératif de s’interroger sur les changements survenus au sein de la structure. Le taux d’absentéisme est-il en hausse, les plaintes des salariés concernent elles toujours le même service, le turn-over a-t-il tendance à augmenter… ? Autant d’éléments qui doivent être répertoriés, conservés et régulièrement mesurés. Il convient aussi d’interroger les collaborateurs afin de jauger les différentes sources de mal-être auxquelles ils font face au quotidien. Faire passer anonymement un test de satisfaction et de motivation à l’ensemble des salariés peut ainsi permettre de prendre le pouls du climat de travail.

Ce questionnaire peut ensuite être complété et enrichi en mettant en œuvre de manière régulière, lors des entretiens annuels par exemple, un test de burn-out ou d’épuisement professionnel. Centré sur le stress dans le cadre de l’entreprise, l’outil Profil e-Stress de Central Test, étudie ainsi 11 dimensions. Parmi elles : les relations avec les collègues, avec la hiérarchie (une source de stress pour 58 % des salariés sondés d’après l’OVAT), le manque de reconnaissance, l’éthique de l’entreprise ou encore le manque de clarté des tâches et des objectifs, la charge de travail et l’instabilité de l’emploi.

Utilisés de manière régulière, ces tests aideront l’entreprise à identifier les sources de mal-être engendrées par l’activité afin de mettre en œuvre des solutions adaptées dont elles pourront mesurer l’évolution.

Parallèlement, il est essentiel de former les managers à détecter les signes précoces du mal-être. L'amélioration des conditions de travail, incluant une charge de travail équilibrée et un meilleur équilibre vie professionnelle/personnelle, est primordiale.
La reconnaissance du travail accompli et la valorisation des efforts des employés contribuent d’ailleurs grandement à leur bien-être. L'employeur peut aussi mettre en place des services d'aide et de soutien psychologique, démontrant ainsi son engagement envers la santé mentale de ses collaborateurs.

La prévention des risques psychosociaux, comme le stress chronique ou les conflits interpersonnels, doit également faire partie intégrante de la stratégie de l'entreprise. Cela implique d'être à l'écoute des plaintes, d'agir rapidement pour résoudre les problèmes et de favoriser de bonnes relations de travail au sein des équipes.

Enfin, l'employeur peut envisager des solutions d'aménagement de poste ou d'organisation du travail lorsque nécessaire, et mettre en place des actions visant à améliorer globalement la qualité de vie au travail. Cette approche holistique et bienveillante peut significativement réduire le mal-être et favoriser l'épanouissement professionnel des salariés.
 

Ces articles peuvent également vous intéresser

INSCRIVEZ VOUS A NOTRE NEWSLETTER

images newsletter