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Tendances RH

Le quotient intellectuel (QI) est-il toujours un indicateur de réussite professionnelle ?

eye 101 Mise à jour le 17 Sep. 2024
Le
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La question de la réussite professionnelle fascine toujours autant. Elle captive aussi bien les individus qui cherchent à se réaliser, les employeurs en quête de talents prometteurs, que les professionnels engagés à guider leurs bénéficiaires vers cette réussite. Mais comment y parvenir ? 

Pendant des décennies, le quotient intellectuel (QI) était considéré comme le principal indicateur de la réussite dans la vie professionnelle. Cependant, des études plus récentes ont montré qu’il ne suffit pas, à lui seul, à garantir cette réussite. Mais qu’entend-on vraiment par « réussite professionnelle », quelle est la véritable part du QI dans cette réussite et quels sont ces autres facteurs qui entrent désormais en jeu ? 

Qu’est-ce que la réussite professionnelle ?

Il est difficile de définir précisément la réussite professionnelle car elle repose sur des critères très personnels. Pour certains, elle se mesure à la stabilité financière, pour d'autres, à l'équilibre entre vie professionnelle et personnelle, ou encore à l'obtention d'un statut prestigieux, à la reconnaissance par les pairs, à la sécurité d'emploi, au sentiment d'utilité sociale, à la possibilité d’exercer un métier de passion, etc.

Au-delà de ces critères, on peut appréhender la réussite professionnelle par le ressenti des personnes qui l'atteignent. La réussite se traduirait ainsi par un état de satisfaction personnelle, suscité par l'accomplissement de ses objectifs et aspirations, par l'impact positif de son travail et par l'épanouissement ressenti. C'est donc globalement un sentiment de plénitude et de fierté qui en émane.

Quel est l’impact du QI dans la réussite professionnelle ?

Le QI évalue les capacités de raisonnement d'une personne. En attribuant un score sur la manière dont une personne pense, on estime ses aptitudes à s'adapter efficacement aux diverses situations rencontrées dans son environnement de travail. Un QI élevé est généralement associé à une grande capacité à assimiler de nouvelles informations, à prendre de bonnes décisions, à accomplir des tâches complexes et à résoudre efficacement des problèmes.

À l'inverse, un QI inférieur aux attentes, pour un poste donné, peut suggérer que la personne aura plus de difficultés à comprendre certains concepts, qu’elle risque de ne pas saisir toutes les subtilités d’une situation, qu’elle pourrait prendre des décisions moins appropriées, ou encore qu’elle pourrait moins bien anticiper les conséquences de ses choix. Ainsi, la capacité à réfléchir, à s'adapter et à résoudre des problèmes est une composante de la réussite professionnelle.

Cela dit, cet indicateur de réussite a ses limites. Le QI permet ne couvre pas d’autres facteurs essentiels à la réussite, comme la capacité à s'intégrer au sein d'une équipe, à trouver les mots appropriés face à une situation tendue ou encore à tirer des leçons de ses erreurs. D’ailleurs, selon les travaux des chercheurs pionniers de l'intelligence émotionnelle, tels Goleman et Bar-On, le QI ne contribuerait qu'à hauteur de 20 % à la réussite professionnelle. 

Quels autres facteurs entrent en jeu dans la réussite professionnelle ?

Le quotient émotionnel (QE), qui mesure la capacité d'une personne à reconnaître, comprendre et gérer ses émotions et celles des autres, aurait un impact plus considérable que le QI dans la réussite professionnelle. Salovey et Mayer, les pionniers de l’intelligence émotionnelle, l’ont bien exprimé. Ils ont proposé un modèle qui distingue deux systèmes dans le cerveau : l'un est responsable du raisonnement logique et analytique, comme on l’a vu avec le QI, et l'autre traite les capacités émotionnelles.

Ce second système permet à une personne de raisonner avec ses émotions et de les utiliser pour orienter sa pensée, ses choix et ses comportements. Il lui permet par exemple d’évoluer dans des environnements sociaux complexes, de comprendre les motivations d'autrui ou encore de prendre des décisions plus nuancées qui tiennent compte à la fois des faits et des sentiments.

Selon ces chercheurs, les deux systèmes sont d'importance égale. Le système de raisonnement permet de bien comprendre et de réfléchir, tandis que le système émotionnel fournit à la personne des informations provenant de son environnement, i.e. ce qui se passe, avec qui, dans quelle situation, avec quel ressenti, … Si ce système est défaillant, i.e. qu’on perçoit mal ces informations extérieures, on peut bien réfléchir intellectuellement, mais pas sur les aspects les plus pertinents. 
Autrement dit, une personne peut avoir un QI élevé, mais avoir des difficultés à développer des relations satisfaisantes, à se démarquer en entretien d'embauche, à rebondir après une déception, à adapter son discours aux besoins d’un client, à bien s'affirmer lors des réunions, etc. Autant d’éléments qui concourent à s’épanouir dans ses fonctions, dans ses relations et dans son environnement de travail afin de tendre vers la réussite professionnelle.

Si d’autres facteurs encore jouent un rôle dans la réussite professionnelle, comme la personnalité avec la conscience professionnelle, les motivations intrinsèques avec le besoin de se dépasser, ou encore les intérêts professionnels avec le sentiment d’évoluer dans une trajectoire qui fait sens, c’est le QE qui occupe une place centrale. Qui plus est, ce QE peut se développer s’y on y met les efforts et ainsi se renforcer tout au long de la carrière, offrant ainsi un accès toujours possible à la réussite professionnelle.

Helen Simard

Psychologue du travail

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