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Intelligence émotionnelle

Au travail comme dans la vie : soyons résilients !

eye 841 Publié le 23 Jul. 2020
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Terme hérité de la physique, la résilience traduit l’aptitude d’un matériau à résister aux chocs et à reprendre sa structure initiale. Adapté à la psychologie humaine (par des auteurs tels que Boris Cyrulnik), il désigne la capacité qu’ont les individus à surmonter un moment douloureux ou difficile et à rebondir, parfois en changeant de perspective. Cette compétence, très utile en temps de crise, est très souvent considérée comme une faculté innée. À tort, car la capacité de résilience peut en réalité se travailler et se développer ! 

Voici quelques notions et idées à mettre en place dans cette période de crise.

Exprimer ses émotions

On dit généralement d’une personne qu’elle est résiliente lorsque, confrontée à un épisode de vie difficile, elle parvient au terme d’un processus plus ou moins long à se transformer, à se réinventer. La résilience, c’est donc avant tout la capacité à se transformer et à s’adapter face à l’adversité.

Attention, être résilient ne signifie pas nier les difficultés. Une absence totale d’émotions dans le cadre d’événements traumatiques peut en effet être associée à un déni de l’événement, ce qui empêche toute forme d’adaptation. En réalité, le processus de résilience suppose dans un premier temps d’exprimer ses émotions négatives. C’est même la seule manière de débuter le travail de reconstruction. Alors plus d’inquiétude si jamais la tristesse ou la peur viennent parfois pointer leur nez depuis le début de la période de crise. Plutôt que de garder ça pour soi, on en parle à notre entourage, voire à un professionnel de santé ! Cela demande bien sûr un travail sur soi pour réussir à exprimer ses émotions, à les comprendre, à poser des mots sur le vécu. Mais le travail en vaut la chandelle : une fois les émotions négatives déchargées, nous sommes prêts à remonter la pente !

Entraîner sa capacité de projection

Si certains facteurs de résilience ne peuvent se travailler (notamment les caractéristiques physiologiques et la construction d’un individu), certains exercices permettent tout de même de développer une facilité d’adaptation qui peut peser lourd en cas d’événement traumatique. Le point central de ce travail est de se projeter dans le futur ! Mais pas n’importe quel futur : un futur qui n’est pas dominé par les difficultés que vous rencontrez, un futur où ces difficultés ont laissé leur place à une vie plus paisible. Malgré toutes les pensées qui peuvent traverser notre esprit lorsque les difficultés surviennent : il est important de se rappeler que cela passera !

Car c’est justement de la transformation des émotions en force que naît la résilience. En s’entraînant à se projeter, on travaille donc sa capacité à faire face à l’adversité. Dans un entretien avec l’agence WeChamp, le sportif Cyril Moré, 7 fois médaillé aux Jeux paralympiques en escrime, confiait d’ailleurs : “lors de mon hospitalisation après ma chute, je ne maîtrisais pas ma mobilité. J’étais réduit dans mes déplacements, et ce, pendant une période dont je ne pouvais pas déterminer la durée, un peu comme durant ce confinement. J’ai attaché une grande importance à me projeter dans l’avenir, ce qui m’a permis de rester ouvert, dynamique et de préserver une motivation quotidienne.” Une belle leçon de courage !

Raisonner et créer du sens !

Au-delà de l’expression de ses émotions et de sa capacité de projection, le coeur de la résilience se situe dans notre capacité à créer du sens autour des difficultés que nous rencontrons. Au plus nous arrivons à comprendre ce qui nous arrive d’une manière logique, au plus les événements difficiles perdent de leur puissance émotionnelle et seront considérés comme ordinaires, inévitables. Plus facile à dire qu’à faire ? En réalité, certaines astuces permettent de faciliter ce raisonnement :

  • communiquer avec des personnes qui ont un vécu similaire au sien permet d’avoir un point de vue plus objectif et empreint de recul sur ses difficultés
  •  s’informer au maximum sur ce qui nous arrive permet également de mieux comprendre nos difficultés. Attention toutefois à bien vérifier ses sources les informations erronées peuvent parfois faire plus de mal que de bien !
  • lorsque ses difficultés échappent à toute logique, le travail de résilience passera alors par une acceptation de ses difficultés, qui permet de trouver la force de rebondir !

En résumé, la résilience est une capacité que nous pouvons toutes et tous développer, et qui permet de faire face aux difficultés et de se ré-inventer dans l’adversité. Expression des émotions, projection et création de sens seront dans ce cadre nos meilleurs alliés !

Pour aller plus loin, lire également notre ebook sur intelligence sociale.

Nolwenn Anier

PhD - Consultante R&D - Journaliste scientifique

Contributeur

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